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L'enfer des ballets

Les coulisses de l'Opéra de Paris: rêve ou cauchemar pour ces prestigieux danseurs ? 

Reportage entrée libre :Claude Bessy, l'école de la rigueur. 

D'après Aurélie Dupont, directrice de l'Opéra de Paris :

 

 

« La souffrance ne se définit pas qu’à une sensation pénible et/ou insupportable à vivre. La souffrance pour moi, est un acharnement afin d’arriver à un but : la perfection. L’humain est loin d’être parfait, mais la danse nous demande de l’être. On doit juste l’écouter et exécuter ces désirs. C’est une muse qui s’inspire d’elle-même. Soit on l’accepte, soit on change de voie. »

 

 

Selon Claude Bessy : « la danse n’aime pas tout le monde. »

 

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L'Opéra de Paris revisité (club innovation et culture)

 

    Le Ballet de l'Opéra de Paris est et demeure une maison renommée qui entretient des savoirs-faires précieux dans des espaces, historiques comme modernes, de grandes technicités. Pourtant, la majorité des danseurs s’y sentent mal accompagnés, et pour certains harcelés. Une question se pose désormais : existent-ils réellement des tensions au sein de cette institution majestueuse ?

 

L’Opéra de Paris est la meilleure élite de ballets de France et l’une des plus prestigieuses au monde. En 2019, près de 880.000 spectateurs ont eu l’opportunité de vivre des histoires mythiques à travers l’art de la danse. Pourtant derrière ces chiffres se cache une réalité plus sombre : beaucoup de danseurs souffrent physiquement et/ou moralement et cela depuis des années voire des siècles. 

 

« Des pressions on en subit tous les jours » affirme une danseuse. Un discours récurrent chez les danseuses de cette école légendaire. Que sait-on de leur vie, sinon cet inusable chromo de tutus neige et de sourires au cordeau ? Un monde parfait et qui tient à le rester. Sauf que pour la première fois, un sondage interne a été réalisé en avril 2018 faisant remonter en surface des souffrances, encore hier, méconnus du grand public. En effet, environ 132 danseurs interrogés anonymement ont estimé qu'ils ne "faisaient pas l’objet d'un management de bonne qualité". De plus, 76,8% disaient avoir été victime de harcèlement moral ou vu un collègue subir un tel traitement. Ce chiffre conséquent s’ajoute aux 25,9% restants qui affirment avoir fait l'objet d'un harcèlement sexuel.

 

 

« Ce sont des remarques qui, à répétition, peuvent détruire des enfants. »

 

Un nom est au coeur de cette tourmente, celui d’Aurélie Dupont. Ex-danseuse étoile, elle devient alors directrice de l’Opéra de Paris, depuis le départ de Benjamin Millepied en février 2016. « La directrice actuelle ne semble avoir aucune compétence en management, et aucun désir d'acquérir une telle compétence. » affirme un danseur, qui a participé à ce sondage. Un retour général qui n’échappe pas même aux anciens de l’institution. 

 

En effet, Pierre-Alain Perez, danseur à l’Opéra de Paris au cours des années 80, va également dans ce sens. « Je pense que les directions récentes de l’Opéra ont été de mauvaises tournures si on excepte celle de Benjamin Millepied mais celle d’Aurélie Dupont. Ce ne sont pas des directions qui reconnaissent le talent mais plutôt le politiquement correct et le copinage. » Selon l’ancien danseur, ce genre de facteur génère des pressions qui ne sont pas bienfaisantes pour un bon fonctionnement. La forte tension, les danseurs la subisse déjà, et ça dès leur première année au sein de l’école de danse. 

 

Mais Aurélie Dupont voit les choses autrement : « Je crois en la hiérarchie bienveillante. Je m’explique. Il ne suffit pas d’être « sympa » pour se montrer bienveillant. La bienveillance n’est ni une forme de laxisme, ni un manque d’autorité, mais la hiérarchie est une protection pour nous tous. Sans celle-ci, l’Opéra de Paris perdrait de son charme. Il reste responsable de fixer et maintenir un cadre rassurant et de structurer les relations interpersonnelles dans l’espace de classe. Nos danseurs ont besoin de maintien. Sans règles, l’être humain devient Diogène n’est-ce pas ? ».

 

À la fin de chaque année, tous les danseurs doivent passer devant un jury qui décide du passage à l’année suivante : « Cela peut paraître rien, mais quand tu es là-bas, tu ne vis que pour ça, le fait de se dire que l’on peut se faire virer, ça apparaît comme le drame d’une vie parce qu’on ne vit que pour ça.» témoigne Tiphaine*, danseuse à l’école de l’Opéra pendant 8 ans.

« Tu te dis que tu perds tout, l’école, les gens avec qui tu es, ta maison en quelque sorte puisque qu’on est à l’internat. Il y a une pression constante, chaque année, pour ne pas être viré! »

 

 

“ Aujourd’hui c’est l’élève qui est le roi ”

 

Il y a 30 ans, Sébastien Thill faisait parti de la prestigieuse école de l’Opéra de Paris. Il a quitté sa Lorraine d’origine pour apprendre la danse durant 5 ans. Son témoignage se démarque des autres danseurs, par l'absence de souffrance et de sacrifices qu’il a enduré. Selon lui la sévérité était beaucoup plus importante à son époque, désormais l’exigence est moins présente…

 

 

Quel été votre rythme de travail à l’époque lorsque vous étiez danseur à l’école de l’Opéra de Paris ?

 

« À l’école, j’étais naïf et passionné, mais j’ai compris très vite qu’il fallait être un warrior. Avant d’entrer dans la meilleure école de France, chez moi en province je dansais 3 fois par semaine. En intégrant l’Opéra, je pouvais danser 6 ou 7 heures par jour, j’étais tellement content. Certains trouvaient ça contraignant, mais pour moi c’était juste du plaisir. Le graal c’était les professeurs: les meilleurs du pays, en plus d’avoir des superbes locaux !  Cependant, on sentait qu’il y avait des exigences assez particulières. Je le savais avant d’y entrer et je l’ai très bien vécu. Mon expérience au sein de l’école était unique et magique, avec tout ce qu’on faisait pour devenir danseur pro, les difficultés en valaient la peine. »

 

Comment avez vous vécu l’enseignement de haut niveau ? Avez-vous subi une forme de harcèlement/ de souffrance de la part des enseignants ? 

 

« L’exigence était surtout au niveau de la propreté, de la technique. Il fallait aller vers une perfection dans nos mouvements, c’est là qu’on ressentait une pression. Par exemple: les professeurs haussaient la voix parce lorsqu’on ne faisait pas ce qu’ils demandaient, mais ce n’était en aucun cas irrespectueux. Hormi un cours avec un maître très exigeant qui nous tapait derrière les genoux avec un bâton. Il y avait une exigence verbale, mais on ne nous a jamais frappé réellement. Je n’ai jamais eu de bleu, j’ai très bien vécu ça. 

Aujourd’hui, les professeurs font plus preuve de laxisme, certains ont eu des danseurs qui se sont retournés contre eux parce qu’ils ont eu des mots trop forts... Il est important de comprendre que le métier de danseur est un métier très très exigeant au niveau de l’endurance, de la discipline de son corps, et qu’on ne peut pas faire ça de manière laxiste. La pédagogie a évolué, les professeurs ne sont plus les mêmes, désormais l’élève est roi... Enfin, avec du recul et des décennies plus tard, je peux certifier ne jamais avoir eu de traumatisme vis à vis de mon passage à l’Opéra de Paris. »

 

Avez-vous ressenti de la concurrence en général, et entre les élèves? 

 

« La concurrence est toujours présente lorsque l’on exerce une activité aussi élitiste, et un sport de haut niveau. En revanche, chez les garçons on la ressentait beaucoup moins. J’ai vu des choses horribles chez les filles, une compétition intense où tous les coups étaient permis… Nous avions peut être une mentalité différente, les garçons étaient plus dans l’esprit de fraternité, avec des exceptions évidemment. »

 

Des professeurs très exigeants

 

Tous les professeurs de l’Opéra de Paris sont d’anciens danseurs, certains étaient les meilleurs du monde, les danseurs étoiles. Tous ont cette exigence de très haut niveau que requiert ce sport et métier unique. Les enseignants avec le soutien de la directrice, Aurélie Dupont, poussent les élèves à se dépasser pour donner le maximum d’eux-mêmes, faire honneur à cet art, et atteindre la perfection ou s’en rapprocher. « Il ne faut pas oublier que la danse est un art. Incarner une œuvre n’est pas donné à tout le monde.» explique Aurélie Dupont.

 

« Ce n’est pas qu’un simple métier, c’est une passion, un savoir-vivre, un savoir-faire. L’humain est loin d’être parfait, mais la danse nous demande de l’être. On doit juste l’écouter et exécuter ces désirs. C’est une muse qui s’inspire d’elle-même. Soit on l’accepte, soit on change de voie.» rajoute-t-elle.

 

« Il faut souffrir pour réussir » affirme la directrice de l’Opéra de Paris.

 

Effectivement, selon elle : « La souffrance ne se définit pas qu’à une sensation pénible et/ou insupportable à vivre. La souffrance pour moi, est un acharnement afin d’arriver à un but : la perfection. »

 

Pourtant, du point de vue des apprentis cette exigence et les remarques qui en découlent transforment peu à peu leur vie en un véritable enfer. 

 

« Il y a énormément de violences psychologiques, surtout quand tu es jeune. Il est plus facile d’avoir du pouvoir sur un enfant » dénonce Tiphaine, une ancienne élève de l’école. 

 

Elle n’est pas la seule à affirmer ce genre de traumatismes: « C’était vraiment l’enfer, mentalement et physiquement. La pression psychologique était très forte. Après avoir quitté l’École, ça a été beaucoup mieux. » confirme Antoine, qui a démissionné de l’école après plusieurs blessures. 

 

Pour ce qui est des professeurs, Pierre-Alain Perez se veut plus nuancé : « Il y avait vraiment 3 types de professeurs et c’était vraiment à nous de choisir les bons. Dans le ballet certains professeurs se transforment en coach et vous aident surtout si vous êtes fidèles. » Cependant, il admet une ambiguité dans les pratiques: « Mais certains sont là pour vous casser parce qu’ils sont frustrés d’avoir arrêté leur carrière et vous en vouloir parce qu’ils n’ont jamais dansé comme vous. »

 

Pour Tiphaine cette dernière pensée est très claire et reflète l’envers du décor idyllique : « Il y a des professeurs de danse qui ont comme ligne directrice, avec leur vécu de danseurs, qu’il faut être élevé à la dure. Du coup, tu te retrouves avec des insultes sur ton physique, des choses qu’on ne dit pas à des gamins. »

 

Infirmière à l’école de danse de l’Opéra, Hélène s’occupe au quotidien de ces élèves, et elle reconnaît une certaine exigence physique : « La direction leur demande de répondre à des critères de poids et de taille. Il faut être mince. En aucun cas maigre ». Pourtant, malgré le suivi physique et les cours de diététique donnés aux élèves, certains troubles persistent, l’anorexie étant la maladie la plus courante. Dans le milieu de la danse près d’une fille sur cinq serait anorexique, allant parfois jusqu’à l’hospitalisation.

Au sein de l’école : «  plus vous étiez doué, plus vous étiez promis à un grand avenir et plus il y avait de pression sur vous » reprend Pierre-Alain Perez. « J’ai vu des jeunes danseuses complètement réduites à néant à cause de la pression exercée contre elle par les membres du corps de ballet et par certains professeurs. L’exemple le plus flagrant étant, pendant mon passage à l’Opéra, il y a eu deux suicides, donc oui il y avait des pressions difficiles à soutenir. » conclut-il. 

 

Aurélie Dupont a fait part de son passé : « Je vais vous raconter une anecdote. En 2002, à l’âge de 18 ans, j’ai participé un concours de danse et j’ai gagné. J’ai donc eu une interview et le journaliste disait « une école de danse formidable et des professeurs formidables ». J’ai répondu que non pas du tout, que ce n’était pas le cas. Je ne suis pas une menteuse, c’est mon parcours, mon expérience. Il faut avoir une dureté physique, c’est école d’élite, l’exigence est obligatoire. » Ainsi, d’après elle, ces méthodes rigoureuses permettent de forger des caractères et de faire naître d’excellents danseurs. 

 

 

Un réel manque de suivi psychologique 

 

 

Autre facteur pouvant aggraver “l’enfer” vécu par les danseurs de l’Opéra: l’absence de suivi psychologique pour aider ces derniers à encaisser les problèmes et difficultés rencontrés. Concernant le suivi physique, il est assuré  par des médecins et des ostéopathes, mais en aucun cas un psychologue ne travaille pour le compte de l’Opéra. Il y a une vraie nécessité selon Pierre-Alain Perez, lui même psychologue : « On voit à quel point le travail thérapeutique peut influer sur les compétences, voire même physiques du danseur. C’est une erreur de ne pas en avoir. Une très grande majorité des danseurs ont des troubles alimentaires, si ce n’est pas des troubles alcooliques. »

 

« Il y a une vraie difficulté mentale, ce sont des enfants qui sont dans un milieu concurrentiel, assez toxique dès l’enfance, avec effectivement des gros sacrifices, ça a forcément des conséquences psychologiques » 

 

Actuellement, il n’y a qu’une seule compagnie au monde avec un psychologue attitré: le Palais Royal du Danemark. Où tous les vendredis, les danseurs assistent à des consultations obligatoires.

 

Concernant l’administration de l’établissement, Aurélie Dupont est consciente de cette nécessité: « Un suivi médical que cela soit physique et/ou psychologique est primordiale pour les danseurs et danseuses » sans pour autant pallier à ce manque. 

 

Pierre-Alain Perez reconnaît que cette absence de suivi psychologique, déjà observable à son époque, a modifié quelque peu sa carrière : « Je me dis que si j’avais un thérapeute qui m’avait suivi à l’époque je n’aurais sûrement pas fait la même carrière, elle aurait sûrement duré plus longtemps et j’aurais mieux géré tout ce qui était frustration, impatience etc. »

Nos voisins européens

 

L’Académie de ballet du prestigieux Staatsoper de Vienne a fait l’objet de lourdes accusations et de mauvais traitements envers ses élèves il y a maintenant un an.

 

Créée en 1771 et accueillant 110 élèves âgés de 10 à 18 ans, l’Académie de ballet du Staatsoper de Vienne, en Autriche, est considérée comme l'une des meilleures d'Europe, et attire des candidats du monde entier. Mais derrière la façade dorée règnent des conditions de formation dignes du « XIXe siècle », rapporte Falter, un hebdomadaire autrichien, au terme d'une enquête fouillée.

 

En effet, une professeure de danse, d'origine russe, a pratiqué des méthodes « sadiques », d'après Falter, qui illustre son propos par une photo montrant les pieds ensanglantés d'une jeune ballerine. Selon l'ancienne danseuse star autrichienne : Gabriele Haslinger, interrogée par le journal, cette enseignante avait importé à Vienne « les méthodes de dressage soviétique et la pédagogie tsariste ».

 

Coups, griffures, pincements, tirages de cheveux. Des élèves ont également subi des remarques humiliantes sur leur physique et certains sont tombés dans l'anorexie, relate Falter. Un fait qui relève l'absence d'encadrement psychologique et diététique au sein de l'Académie.

 

Après de telles accusations, l'Académie assure porter « une attention particulière au bien-être physique et émotionnel des élèves », et offrir « un environnement positif pour les apprentissages ».

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L'Opéra de Vienne valse avec les débutants

Un milieu ultra concurrentiel

 

 

Le prestige de l’Opéra de Paris ne s’est pas fait tout seul, celle-ci est l’école de danse la plus prisée de France. En cela, la concurrence entre les danseurs y est donc naturelle, et inévitable. C’est ce que raconte Sébastien Thill, entré à l’école de danse de l’Opéra en 1986: « On était plus ou moins 1000 enfants à se présenter, 600 filles et 400 garçons, au bout des 6 mois de stage il ne restait qu’une vingtaine d’enfants qui intégrait l’école de danse. C’était déjà très sélectif et sur ces vingts enfants, il y en a très peu qui réussissent à terminer les 5 années d’école de danse pour entrer dans l’Opéra. C’est très élitiste. »

 

Une rivalité qu’a pu observer Tiphaine pendant son passage à l’école : « On est dans la compétition très tôt donc on se retrouve très vite isolé des autres enfants. »

Cet esprit de compétition est présent à chaque moment de notre apprentissage: « Concurrentiel est un euphémisme. Vous mettez des jeunes dans un milieu très fermé sans forcément d’éducation morale, ça créé de la concurrence, celui d’en face est un ennemi à abattre et je vais tout faire pour. » ajoute même Pierre-Alain Perez.

 

Même son de cloche pour Catherine Laymet, ancienne danseuse soliste de l’opéra de Paris, directrice et maître de ballet de la compagnie Colors of Dance : « La danse est un monde hyper concurrentiel. Malheureusement, les danseurs sont désunis. »

 

En 2019, moins de 40% des danseurs du ballet étaient des femmes. Elles sont donc plus nombreuses à se présenter au concours d’entrée est moins présente dans le ballet, ce qui accroît encore plus le côté concurrentiel. 

 

Une différence notoire selon Pierre-Alain Perez, car être un homme a été une chance à ce niveau là : « La concurrence est quand même un peu moins importante et on est moins sollicité, on trouve plus d’opportunités. » Même affirmation de la part de Sébastien Thill : « J’ai vu des choses horribles chez les filles, mais chez les garçons la mentalité est différente, on était plus copains et on se faisait moins de coups bas que chez les filles.  »

Pour Stéphane Lissner, le directeur général de l’Opéra, le caractère difficile des relations humaines a toujours caractérisé le monde du ballet en général, et pas seulement à Paris.

 

Une machine à broyer les faibles ?

 

C’est une professeure de l’Opéra qui a dit que la danse était une machine à broyer les faibles. L’Opéra de Paris ne fait pas exception à la règle. 

 

Pourtant, le danseur Pierre-Alain Perez dévoile un profil type: « C’est les profils de victime qui se font harcelées. » Il faut une force mentale hors norme pour réussir dans la danse,  selon lui et encore plus à l’Opéra de Paris : « Il faut apprendre à gérer la douleur, il faut apprendre à gérer la frustration, il faut apprendre la patience. Il y a des danseurs étoiles qui sont restés plusieurs années dans le bas du corps de ballet avant de monter donc il faut une vraie pugnacité pour ça, il faut du caractère, un caractère de guerrier. On lâche rien quoi qu’il arrive et on avance. Il y a de très très bons danseurs qui ne font pas carrière ou qui démissionnent à cause de ça. » 

 

« Être bon danseur voir très bon danseur ne suffit pas pour faire carrière dans la danse, ça résume bien l’exigence et l’injustice que peut revêtir ce beau métier. » 

 

De ce fait, même son de cloche pour son compère Sébastien Thill : « Il faut être un peu warrior, un peu guerrier pour être à l’Opéra. J’ai vu des jeunes filles et des jeunes garçons qui avaient une âme un peu plus sensible et un peu plus artistique et qui n’ont pas réussi l’Opéra. » Enfin, il conclut en admettant le caractère très élitiste de l’établissement: « L’école de danse de l’Opéra de Paris n’est pas pour tous les danseurs. »

 

 

 

Une enquête de Louise Perrin, Florian Langlois, Yasemine Sunar.

*Le prénom a été modifié, à la demande de la personne interrogée